Abdéali Ibrahim Goulamaly
PDG du groupe Oceinde
Nous célébrons l’anniversaire de Nautilus, une belle agence de communication, la plus ancienne de La Réunion, la première des Outre-mer. Cet anniversaire est aussi un peu le mien. Voilà effectivement 35 ans qu’Alain Graulich et moi nous nous connaissons et que Nautilus nous accompagne dans la communication de nos entreprises.
Ce long partenariat a fait évoluer nos relations. Ce ne sont plus seulement celles de prestataire à client ; c’est devenu celles de deux partenaires engagés dans l’aventure
du développement économique de La Réunion.
Alain Graulich a, dans son discours, retracé cet ancien compagnonnage et, notamment, ma fonction d’ancien président de l’Association pour le développement industriel de La Réunion (ADIR). Avec des chefs d’entreprise, nous avons voulu développer un secteur industriel. Rappelons-nous. Jusqu’au début des années 1970, La Réunion n’avait guère comme industries que celles de la canne et de ses dérivés, ainsi que le Bâtiment et les Travaux Publics. L’île importait presque tout ce dont elle avait besoin pour son équipement et sa consommation.
Nous avons voulu développer l’industrie de La Réunion en substituant, chaque fois que c’était possible, une production locale à l’importation. Ce n’était pas facile. Nous produisions cher et en petites quantités. Et le syndrome de la « goyave de France » faisait que la clientèle donnait sa préférence au « produit dehors ». Tout était à faire. Il fallait changer les mentalités ; mettre l’accent sur le produit pays ; créer des marques. Nous avons réussi.
Ainsi que je l’ai dit, il a fallu créer des marques. Et c’est là que Nautilus a joué un rôle décisif. Nous autres, industriels, nous savons fonder des entreprises ; réaliser des produits. Sans marques, nos produits n’existent que par leur fonction pratique, technique, matérielle, mais restent muets ! Sans marques, pas d’identité pour les produits. Sans marques, pas de pénétration du marché local. Sans marques, pas de fidélisation de la clientèle. Nous avons pu, grâce à la créativité dont Nautilus a fait preuve, faire entrer nos produits dans les habitudes de consommation de la population. Nous avons pu faire en sorte que «productions locales» soient synonymes de qualité. Nous avons pu donner une dimension affective aux « produits pays » auxquels sont attachés les Réunionnais.
Trop de chefs d’entreprise ne prennent pas suffisamment en compte cette donnée essentielle, l’importance de la marque dans le développement des entreprises. Or, c’est la marque qui parle, s’exprime, développe un discours, s’engage, séduit le consommateur.
La marque fait partie intégrante des valeurs immatérielles de l’entreprise et, à ce titre, en tant qu’industriel, je peux vous assurer qu’il est essentiel de croire en elle, d’investir en elle. C’est une composante de l’identité de l’entreprise. La marque Mauvilac ne serait sans doute pas la même si nous n’avions pas cru en ces valeurs.
Alain Graulich est un passionné qui sait écouter, mesurer, adapter, transmettre nos messages et nos valeurs. Il s’est engagé à nos côtés pour les produits et le développement industriel de La Réunion. Il a réussi à faire de Nautilus la première agence de communication de l’Outre-mer. Il a présidé à la construction de l’Association des agences-conseil en communication (AACC) de l’Outre-mer durant sept ans.
Il a été nominé entrepreneur de l’année au Tecoma Award, en 2014, une initiative pour le soutien à l’entreprenariat.
Tout cela pour dire combien Alain Graulich et son agence ont joué un rôle fondamental dans la prise de conscience du rôle de la marque, dans la valorisation des produits et de notre industrie à La Réunion.